PONT NEUF – UN DESIGN SIGNÉ HENRI IV

Enjamber la Seine en se posant sur la pointe de l’île de la Cité

Un projet poussif qui s’essoufflait

Le projet remontait à Henri III (16e siècle) et avait commencé par une hausse d’impôts afin de financer un pont destiné à désengorger le trafic entre rives gauche et droite. La première pierre fut posée le 31 mai 1578 mais les temps étaient troublés et les travaux s’arrêtèrent pendant 20 années pour ne reprendre que sous le règne d’Henri IV (le règne d’Henri IV pour ceux qui ne s’en souviennent pas c’est 1589-1610).

Henri IV modifie les plans

Les travaux reprennent donc, en 1598, une nouvelle fois financés par des taxes demandées aux parisiens. Comble de malheur pour ces derniers, Henri IV a des idées, et ces idées ne vont pas dans leur intérêt. Henri IV ne veut en effet pas que le pont soit couvert de maisons ! il veut un pont ouvert, qui permettent d’admirer la Seine et la ville environnante. Tout cela était bien dommage, car les édiles parisiens, qui avaient accepté ces taxes, comptaient sur ces maisons (qui devaient être édifiées sur le pont et compter des magasins) pour remplir les caisses municipales.

00_pont avec la machine de la samaritaine

Henri IV eut donc son pont sans aucune construction, ce qui était très nouveau pour l’époque, et le roi eut sa vue dégagée (depuis le Louvre) vers la place Dauphine (autre projet qu’il avait initié dans la but d’y installer artisans et joailliers).

00_aujourd'hui

Lieu où l’on vient se montrer, où l’on peut marcher sur… des trottoirs !

Le pont est, dès son achèvement en 1607, très fréquenté. Il est large, il est dégagé, il possède, oh merveille ! des trottoirs (parmi les tous premiers de la ville) que l’on nomme alors banquettes. Dès 1640 le roi y autorise les vendeurs ambulants et les boutiques non permanentes (que l’on peut voir sur la gravure illustrant cet article). Dès lors le pont neuf est, et demeure pour très longtemps, un lieu actif et attractif, où l’on se croise et se rencontre, où l’on voit : des tondeurs de chiens, des vendeurs de parasols, des barbiers (nom des médecins avant la Révolution Française)…

00_gravure

Où sont les vrais mascarons du pont ?

Pour en finir avec ce pont, dont nous pourrions parler pendant des heures intéressons-nous à ses mascarons. Suite à une restauration de 1855 les mascarons (têtes sculptées de personnages (en l’occurrence elles soutiennent la corniche du pont, cf. photos infra)) ont été remplacés par des répliques moins abîmés par le temps. Si vous cherchez les vrais, pour pourrez trouver certains d’entre-eux dans les musées parisiens : 6 au musée du Carnavalet et 10 dans celui de la Renaissance à Ecouen…. Y sont-ils visibles voici ce que j’ignore.

00_mascaron

  • Photos de l’auteur
  • Peinture de Nicolas Raguenet, La pompe de la Samaritaine, le Pont Neuf et l’Ile de la Cité.
  • Gravure ex. Paris une histoire en images, Pascal Varejka, éditions Parigramme.

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